Le monde est certes VUCA mais c’est donc bien à l’intérieur des écosystèmes (individuel ou collectif) que le rééquilibrage se fera.
La solution est une décision, un espace d’apprentissage et de réflexion qu’on va se donner, individuellement ou en équipe pour travailler sur les nouveaux ingrédients du rééquilibrage.

1. Ne plus obéir à ce qu’on vous demande mais savoir clarifier vos missions.
   Dans un monde VUCA, les missions sont de plus en plus transverses et complexes. Pouvez-vous imaginer que ceux qui vous les allouent aient besoin de vous pour continuer à les clarifier ? Se débrouiller, être suffisamment fort pour y arriver ? Dans un monde VUCA, il faut écouter vos inconforts, poser des questions, nommer vos besoins, savoir faire des demandes pour réussir efficacement et durablement.
2. De comment arriver à tout faire à ne savoir faire que l’important.
   Cette 2ème clé dépend de la 1ère. Comment savoir où sont nos priorités si notre mission n’est pas claire ? Devenir un expert de l’utilisation de son temps est un chantier individuel et collectif. Nous ne sommes pas là pour répondre aux sollicitations. Quand bien même ce serait le cas, nous n’en sommes plus capables, la vitesse et les capacités technologiques nous ayant privés de cette possibilité. Nous sommes là pour faire ce qui est important et pour savoir nous ajuster individuellement et collectivement.
3. Ne plus croire qu’il faut savoir faire seul, savoir connaître ses points forts et s’appuyer sur ceux des autres pour aller plus vite et plus loin.
   Les autres se sont nos pairs, nos patrons, nos collaborateurs. Il faut aussi savoir s’appuyer sur nos… clients (internes ou externes), ceux à qui sont destinés les fruits de nos missions et qui savent in fine ce dont ils ont besoin.
4. Sortir du piège du jugement et prendre la posture de l’observateur.
   Le jugement (de soi et des autres) est une caractéristique humaine naturelle mais de laquelle nous devons nous méfier. Il est une impasse, un endroit où plus rien ne pousse. Pour avancer vite et sereinement, il est plus adapté de prendre les choses comme elles sont et d’observer plutôt que de trouver les coupables, mettre son énergie à comprendre l’écosystème auquel on fait face, ses règles et la façon avec laquelle on va construire une solution.
5. Quand tout change et va vite, apprendre à remplacer le parfait par le suffisamment bon.
   Reid Hoffman, le fondateur de Linkedin, disait : « si vous n’avez pas honte de votre produit, c’est que vous l’avez sorti trop tard ». Lancez-vous en ayant produit quelque chose de suffisamment bon et demandez du feedback (cf. clé 3 : c’est votre destinataire qui sait de quoi il a besoin, donc interagissez vite et souvent avec lui).
6. Alors que les valeurs traditionnelles s’écroulent, renommez vos propres valeurs.
   Gandhi a dit : « Incarne le changement que tu veux voir dans le monde ». Où l’on retrouve l’idée qu’on ne fait pas changer le monde. On se pose la question de ce qui compte pour nous et on l’incarne. De même, si vous avez l’impression que dans ce monde VUCA les traditions explosent : inventez vos propres rituels.
7. Plus rien ne s’arrête dans un monde VUCA : revalorisez les pauses et les cycles naturels.
   Pour rester efficace, créatif et in fine aller vite, il faut réapprendre les temps nécessaires et efficaces dans une relation (inclusion, cadrage,…), l’importance des temps de pause, les temps pour semer, faire pousser, récolter, laisser en jachère.
8. Le monde VUCA est stressant : n’en faites pas une fatalité.
   Informez-vous pour mieux comprendre ce que disent les neurosciences sur les enjeux du stress sur le corps et le cerveau afin d’être convaincus de la nécessite de le détecter et de maitriser les clés pour le combattre individuellement et collectivement. Le mode stress est utile mais il n’est pas fait pour être utilisé à longueur de temps.

Enfin soyons clair, l’idée n’est pas de savoir se sur-adapter toujours plus à un monde devenu complexe voire générateur de souffrance. Il s’agit au contraire d’apprendre à partir de ce qu’il est à y détecter ses opportunités, à faire évoluer ses pratiques et croyances pour savoir y avoir un impact positif pour soi-même et pour son environnement. Car finalement le monde VUCA, c’est aussi nous.

Et vous : quelles difficultés rencontrez-vous le plus dans ce monde ? quelles sont les clés qui vous parlent le plus ? Lesquelles auriez-vous envie de développer davantage ?